Localisation de l’expérience
L’expérience s’est déroulée dans les régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est du Burkina Faso (Carte ci-contre). Ces trois (03) régions, comptant douze (12) Provinces, quatre-vingt-six (86)
Communes et deux mille trois cent neuf (2309) Villages administratifs, constitue la zone d’intervention du Projet de gestion participative des ressources Naturelles et de Développement rural au Nord, Centre-Nord et Est, dit Projet NEER-TAMBA qui signifie en langues nationales « l’espoir qui nous réunit ».
Brève présentation de l’organisation porteuse de l’expérience
Le Projet Neer-Tamba est né de la volonté du Gouvernement du Burkina Faso avec l’appui du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) d’améliorer les conditions de vie et les revenus des populations rurales les plus défavorisées des régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est en particulier et celles du pays en général. Dans ces trois (03) régions, à l’exception des provinces du Sanmatenga et du Namentenga, le Projet Neer-Tamba participe au renforcement des acquis du Programme d'Investissement Communautaire pour la Fertilité Agricole (PICOFA) et du Programme de Développement Rural Durable (PDRD), deux projets ayant bénéficié de l’appui technique et financier du FIDA et clôturés en fin 2013. D’une durée de huit (8) ans, le Projet à un coût total de soixante un milliards quatre cent quatorze millions sept cent soixante-quatorze mille huit cent cinquante (61 414 774 850) Francs CFA.
L’objectif spécifique du Projet est d’appuyer les populations cibles à construire et renforcer leur autonomie et leur capacité à jouer un rôle moteur croissant, pleinement reconnu par les autres acteurs, dans la construction d’un tissu économique et social durable. Trois (03) axes d’intervention sont ciblés : (i) l’accroissement de la résilience des ménages, des exploitations et des villages face aux aléas climatiques ; (ii) l’accession des ménages à une capacité d’autonomie économique et financière suffisante pour leur permettre, au sein de leur milieu rural de résidence, de se projeter mieux vers l’avenir ; (iii) la construction et le renforcement d’un tissu social et économique favorable et incitatif à cette prise d’autonomie, dont les populations cibles seront des acteurs/partenaires à part entière.
Il est mis en oeuvre avec la collaboration des services centraux et déconcentrés de l’Etat, les structures privées, les Chambres d’Agriculture et les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA).
En effet, les CRA des trois (03) régions d’intervention ont assuré la maîtrise d’ouvrage déléguée à travers une convention signée en novembre 2014 entre le Ministère en charge de l’Agriculture et la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA). Les CRA sont des institutions consulaires investies d’une mission de service public d’intérêt général dans les domaines Agro Sylvo Pastoral Halieutique et Faunique (ASPHF). Elles sont organisées en coordinations villageoises, départementales et provinciales.
Plusieurs partenaires accompagnent les CRA dans la mise en oeuvre de leurs activités, notamment les services techniques déconcentrés de l’Etat, les ONG/Associations de développement, les projets et programmes de développement, les consultants dont les rédacteurs endogènes.
Brève présentation des rédacteurs endogènes
Les rédacteurs endogènes (RE) sont des prestataires intellectuels sélectionnés par la CRA sur la base de leur niveau d’instruction (au moins la classe de 4ième), de leur disponibilité et leur statut de résidant dans leur zone de couverture. Ils ont fait partie du dispositif de mise en oeuvre du Fonds d’Appui du Projet Neer-Tamba. Ils ont eu pour tâches de :
Genèse de l’expérience
Les rédacteurs endogènes tirent leur origine du Programme d’Appui au Développement de l’Agriculture du Burkina (PADAB) II et du Projet de promotion des Filières agricoles (PROFIL), deux projets appuyés par le FIDA et clôturés.
Dans le cadre du PADAB II, initialement les avant-projets étaient rédigés par les agents des services techniques déconcentrés (STD), mais par la suite ce rôle a été confié à des personnes ressources indépendantes, qui agissaient sur la base de leur disponibilité et dont le montant de la prestation était convenu.
Dans le cadre du PROFIL, les avant-projets étaient rédigés et affinés par les RE. Le coût de la prestation était négocié entre le RE et le porteur de projet. Une équipe d’accompagnateurs était chargée de suivre la mise en oeuvre des MP.
Trajectoire de l’expérience
Dans le cadre de l’exécution de la composante II du Projet Neer-Tamba, intitulée -Intensification des petites exploitations et la valorisation de leurs productions- il a été mis en place un Fonds d’appui (FA) aux porteurs (organisations paysannes ou individus) de projets agro-sylvo-pastoraux. A cet effet, un manuel de procédures du FA a été conçu. Ce document décrit les principes, procédures et modalités d’approbation, de co-financement et d’exécution des micro-projets appuyés par le FA.
Pour l’opérationnalisation du Fonds d’Appui, l’intervention des rédacteurs endogènes au niveau du Projet Neer-Tamba a été conduite selon le processus suivant : (i) l’appel à candidatures, (ii) la réception de dossiers, (iii) la présélection, (iv) la formation, (v) l’évaluation, (vi) la sélection finale et (vii) le suivi accompagnement des rédacteurs endogènes.
C’est ainsi que des rédacteurs endogènes ont été sélectionnés au niveau de chaque province suivant un processus qui a débuté par un communiqué qui invitait les candidats intéressés à déposer leurs dossiers auprès des CRA pour la sélection des futurs RE. Ceux-ci ont été formés à la rédaction des avant projets, évalués puis sélectionnés définitivement selon des critères de performance définis par les CRA. Les RE sont évalués à l’issue du premier exercice pour retenir les plus performants.
Le premier appel à projets remonte à 2016, à l’issue duquel, il a été constaté des imperfections liées au remplissage du canevas des avant-projets par les rédacteurs. Ainsi, il a été décidé d’organiser une session de recyclage à leur profit, suivie d’une évaluation.
Après cette évaluation, une liste définitive de rédacteurs a été retenue. Un code de bonne conduite a été élaboré par la CRA et mis à la disposition de chaque rédacteur retenu.
Description et fonctionnement
Les rédacteurs endogènes retenus par la CRA sont ceux sélectionnés pour la qualité des avant-projets rédigés. Ils rédigent les avant-projets sur la base d’outils mis à leur disposition, tels que le canevas d’avant-projet et le référentiel des coûts.
Les RE offrent leurs services de prestations aux porteurs d’idées de projet (dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage et l’environnement) moyennant une somme forfaitaire initialement fixée à 7500 FCFA. Au regard de l’inaccessibilité du coût à certaines couches vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, ce coût a été revu à la baisse à 5000 FCFA. La rédaction des microprojets (MP) a tenu compte de la stratégie de ciblage du Projet.
Les RE intervenaient ponctuellement suivant les appels à projet de 2016 à 2018.
Un encadrement a été fait par les CRA en lien avec le code de bonne conduite
Ils utilisaient leur propre moyen pour leur travail de rédaction
Parties prenantes de l’expérience – structures impliquées
Dans la mise en oeuvre du Fonds d’Appui, divers acteurs sont intervenus, chacun suivant son rôle. Il s’agit, notamment :
Gouvernance et coordination du dispositif
Les rédacteurs endogènes sont sélectionnés et reconnus par la CRA. Ils sont suivis par les coordinations provinciales de la CRA (Elus CRA, personnel technique) et assistés par les Services Techniques Déconcentrés (STD).
Rôle de l’Etat et des partenaires extérieurs
L’Etat, à travers ses services techniques déconcentrés (Agriculture-Environnement-Ressources animales), a joué son rôle de suivi, de contrôle, de supervision et d’appui-conseil dans la mise en oeuvre des MP. Ces STD sont sollicités par les RE sur des informations techniques relatives au montage des avant-projets (AP).
Ces acteurs ont participé aux travaux des commissions techniques des commissions de présélection des avant-projets (CPS) et des Comités de sélection des projets (CAP) lors des sessions de sélections des AP/MP.
Les partenaires tels que les institutions de microfinance (IMF) ont joué un rôle d’accompagnement du FA à travers l’hébergement des comptes dédiés des promoteurs.
Résultats obtenus
Les résultats suivants ont été obtenus :
L’accompagnement des RE a permis aux promoteurs de concrétiser leurs idées de projet, d’étendre leurs activités en augmentant leur production, toutes choses qui leur ont permis d’améliorer leurs revenus et par ricochet leurs conditions de vie.